L’auto-école solidaire, une initiative citoyenne


Passer le code et le permis, même si l’on ne rencontre pas de difficultés particulières liées à l’apprentissage, coûte très cher. Et pourtant, les personnes qui en ont le plus besoin, notamment pour trouver un emploi, sont parfois les plus démunies financièrement et n’ont pas forcément de facilités pour maîtriser la conduite d’une voiture.

Face aux problèmes que rencontrent de nombreuses personnes pour accéder au permis de conduire, la Croix-Rouge et plusieurs autres associations se mobilisent depuis quelques années pour proposer des solutions basées sur la solidarité.

Des aides surgissent des quatre coins de France

Ainsi, en décembre 2013, on a vu apparaitre une auto-école dite “solidaire” à Lunéville, en Meurthe-et-Moselle. Pilotée par la Croix-Rouge, elle a pour but de permettre aux personnes en difficulté sociale d’avoir une formation au code, puis à la conduite. Les organismes comme la CAF sont en charge de diriger les personnes concernées vers cette auto-école.

D’autres initiatives associatives se sont multipliées en France. Par exemple, en Haute-Normandie, c’est Le Bon Créneau qui propose des leçons de code pédagogiques aux élèves, en présence de moniteurs. Ghyslaine Morrow, la présidente, explique : “On est confrontés à des personnes qui ne maitrisent pas bien les maths, la langue française… des savoirs de base pour bien comprendre le code de la route”. Un de ses moniteurs ajoute : “Je travaille avec des réfugiés, des gens qui ne savent ni lire ni écrire, des personnes cabossées par la vie.”

En Savoie, l’auto-école associative est le fruit du travail de l’association Mobil Emploi, et la coordinatrice du projet se nomme Sylvie Vautrin. Elle déclare utiliser des méthodes parfois peu conformistes pour enseigner le code de la route, notamment un jeu des sept familles pour aider les élèves à mémoriser les panneaux et la signalisation.

Un tremplin pour l’emploi

Didier Luces, qui dirige pour sa part Mobilex en Alsace, rappelle que ces efforts sont dirigés vers le retour à une activité professionnelle. “Dès lors que le projet professionnel est mûrement réfléchi, le permis a un effet levier sur l’emploi […] On accompagne les publics qui ont des difficultés à parler français, qui sont dans des parcours d’insertion, des jeunes des Écoles de la deuxième chance ou du milieu carcéral”.

Les élèves des auto-écoles de la Croix Rouge passent en moyenne 45 heures à pratiquer la conduite. En tout, la formation (code et conduite) leur coûte 250 euros, soit quatre à six fois moins qu’une formation traditionnelle, et ils ont la possibilité de la financer via une solution de microcrédit.

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De Camille | 21/05/2015