La baisse du cours du pétrole cette année devrait réjouir les automobilistes qui, du coup, dépensent moins pour leurs déplacements en voiture. Et la tendance ne s’inverserait pas de sitôt, à en croire les spécialistes… En effet, les cours du pétrole ont atteint leur niveau le plus bas depuis six ans. La présence de l’Iran sur le marché dès 2016, ainsi que la santé économique de la Chine, deuxième plus grand consommateur de pétrole après les Etats-Unis, devrait pérenniser la situation et faire chuter davantage le prix du baril. Mais dans quelle mesure la baisse du cours du pétrole se traduit par une baisse du prix du carburant à la pompe ?
Baisse relative des prix à la pompe
Si les prix du l’essence et du diesel enregistrent une baisse, celle-ci est due aux cours du pétrole qui n’arrêtent pas de chuter depuis un an. À titre d’exemple, le baril de Brent (la référence pour le Vieux continent) a vu son prix divisé en deux : en juin 2014, il était de 110$ pour seulement 45,30 $ en août 2015. Il en va de même pour le baril WTI (la référence aux Etats-Unis) qui se vend à 40,14 $.
Les prix à la pompe ont également diminué. Ainsi, le litre de gazole a baissé à 1,134 €. Le Sans Plomb a, quant à lui, descendu à 1,377 €. Au total, une baisse d’une dizaine de centimes pour les deux carburants. Toutefois, en pourcentage, la baisse à la pompe (entre 8 % et 15 %) est loin d’être proportionnelle à celle du cours du pétrole (60 %).
…pour plusieurs raisons
Les automobilistes peuvent certes constater une baisse des prix du carburant à la pompe mais sans que celle-ci soit le reflet parfait de la chute du cours du pétrole.
La raison principale réside dans le fait que le prix à la pompe tient compte, non seulement du prix du pétrole, mais également des différentes taxes imposées par l’État (TVA, taxe de consommation sur les produits énergétiques), du coût du transport du pétrole, du coût du raffinage (la transformation du pétrole brut en carburant), et du taux de change euro-dollar.
Concernant l’activité de raffinage notamment, les compagnies pétrolières n’ont pas hésité à augmenter leur marges. Avec 4 centimes de plus sur chaque litre, les raffineurs ont gagné sur une année environ 1,3 Md€…Selon le délégué général de l’association Consommation, logement et cadre de vie, François Carlier, cité dans Le Parisien : « il est absolument anormal que les pétroliers en profitent pour regonfler leur marges et rattraper ainsi des pertes occasionnées ces dernières années »…au détriment des automobilistes.