La fondation Vinci Autoroute a publié la septième édition du baromètre de la conduite responsable. Alors que 2016 marque la troisième année consécutive d’augmentation du taux de mortalité qui était jusque-là en baisse depuis 45 ans… La fondation Vinci Autoroute a mené son enquête auprès de 2 406 personnes sur leurs comportements sur la route.
Comment les Français perçoivent leur conduite ? Sont-ils respectueux des règles du code de la route ? Quel est l’impact les objets connectés ont sur leur conduite ? Réponse dans cet article !
Le danger vient des autres usagers de la route
En ce qui concerne leur conduite, les Français sont assez prétentieux. Chacun s’accorde une bonne note pour leur comportement au volant avec une moyenne de 7,7/10.
Lorsqu’ils décrivent leur attitude sur la route, 96 % emploient au moins un adjectif positif tel que « vigilant » (78 %), « calme » (43 %) et « courtois » (25 %).
Les Normands sont les plus vaniteux avec 100 % de personnes ayant cité au moins un adjectif positif.
Les Français sont également moins objectifs lorsqu’il s’agit de citer leur défaut au volant : 13 % estiment être « stressés », 3 % considèrent être « agressifs » sur la route et seulement 1 % se perçoivent comme « dangereux » ou « irresponsables ».
A contrario, quand il s’agit de juger la conduite des autres usagers de la route, les interrogés sont moins délicats :
- 45 % jugent les autres usagers de la route comme « irresponsables »
- 39 % les jugent « dangereux »
- 33 % estiment que les autres usagers de la route sont « agressifs »
- 32 % trouvent les autres « stressés »
Ce sont les Franciliens et les habitants de la région PACA qui sont les plus sévères avec les autres : 94 % d’entre eux citent un adjectif négatif pour les qualifier.
En Bretagne et en Bourgogne-Franche-Comté les conducteurs sont plus positifs concernant la conduite des autres : 31 % des interrogés citent un adjectif positif.
Les Français sont optimistes en ce qui concerne la baisse du taux de mortalité : 58 % pensent que le nombre de tués sur les routes pourrait baisser dans les prochaines années.
Mais l’optimisme ne suffit pas, il doit être accompagné d’une véritable prise de conscience des dangers de la route. Chaque citoyen doit comprendre qu’une infraction jugée, à tort, « minime », peut avoir de lourdes conséquences sur la vie.
Il faut avoir conscience que notre comportement sur la route n’est pas parfait, s’il était, il n’y aurait quasiment pas de mort sur la route…
La courtoisie s’oublie
La conduite des français n’est pas courtoise.
- 9 Français sur 10 ont déjà eu peur du comportement agressif d’un autre conducteur,
- 68 % d’entre eux avouent être grossiers au volant,
- 37 % collent volontairement les automobilistes qui les énervent,
- 27 % doublent par la droite quand un automobiliste sur l’autoroute les énervent dont 48 % sont Franciliens.
Les habitants d’Ile-de-France et d’Auvergne-Rhône-Alpes sont les plus habitués à descendre du véhicule pour s’expliquer avec un autre conducteur.
Plus d’un Français sur deux utilisent le klaxon de manière exagéré.
La route est un espace qui se partage, il vaut mieux donc bien s’entendre avec les autres usagers pour garantir la fluidité de la circulation et éviter de commettre des infractions et mettre en danger sa vie et celle des autres parce que vous n’êtes pas en accord avec un autre conducteur.
Les règles de sécurité routière pas encore acquises
Les règles de bases du code de la route ne sont pas encore totalement respectées cependant, mais certaines améliorations ont pu être constatées par rapport à l’année 2015.
En ce qui concerne la vitesse, 91 % avouent dépasser de quelques kilomètres heure les limitations de vitesse.
Rappelons qu’un vitesse excessive peu être fatale en cas de choc. Plus la vitesse augmente, plus vos chances de survie et celles des autres usagers de la route diminuent.
L’oubli de clignotant est encore fréquent, mais une baisse de 5 % est constatée. Près de 60 % des interrogés avouent oublier leur clignotant.
Les distances de sécurité ne sont pas respectées par 76 % des Français, trois quarts des Français (77 %) ne savent pas qu’il faut plus de 150 mètres pour s’arrêter pour un véhicule roulant à 130 km/h sur route sèche.
La ceinture de sécurité n’est également pas systématique, 1 Français sur 10 peut rouler sans être attaché.
Les objets connectées sources d’inattention pour les conducteurs
Pour 1 Français sur 2 (52 %) l’inattention est l’une des causes principales d’accidents mortels sur la route.
Une prise de conscience qui n’empêche pas les conducteurs d’utiliser des appareils connectés au volant :
- 39 % ont pour habitude de paramétrer leur GPS en conduisant
- 29 % envoient ou lisent leur SMS au volant (49 % font partie des moins de 35 ans)
- 17 % signalent des évènements via une application (une pratique plus courante en Ile-de-France)
- 40 % téléphone avec un outil bluetooth intégré, même si celui-ci n’est pas interdit, il reste une source de distraction importante
- 21 % des conducteurs conduisant en téléphonant avec le téléphone à la main
Rappelons que le téléphone au volant est interdit depuis 2003, cette infraction est passible d’une amende de 135 euros et d’un retrait de 3 points sur le permis de conduire.
Le kit main libre et les oreillettes bluetooth sont également interdites depuis le 1er juillet 2015 et sont passibles des mêmes sanctions que le téléphone au volant.
Les Français et l’alcool au volant
D’après cette étude, les Français ont une tolérance plus importante envers eux même, et moins pour les autres en ce qui concerne l’alcool au volant.
Ils ont bien conscience (67 %) que la conduite sous l’emprise de l’alcool ou de stupéfiants est la cause principale d’accident de la route.
Cependant, 17 % d’entre eux conduisent alors qu’ils ont dépassé la limite autorisée.
En moyenne, ils s’interdisent de prendre le volant après la consommation de 2,5 verres soit plus que la limite autorisée d’environ 2 verres (0,5 g/litre de sang) pour les permis 12 points et de 0 verre (0,2 g/litre de sang) pour les permis probatoire.
Ce risque est pris par 26% des hommes contre 16% de femmes.
Les Français sont plus vigilants pour les autres. Trois Français sur quatre (77 % en moyenne dont 81% des femmes) insistent pour empêcher leur proche de prendre le volant après avoir trop bu.
La conscience des Français concernant l’alcool au volant a évolué positivement, il est bien ancré dans les esprits qu’il ne faut pas laisser repartir une personne qui a trop bu en voiture.
Fatigue au volant : un risque insuffisamment maîtrisé
Près de 25 % des conducteurs affirment dormir 6 heures ou moins en semaine soit 1 heure de moins que ce que recommandent les médecins.
Les périodes de grand départ sont sujettes au manque de sommeil, 84 % des conducteurs et 90 % en région PACA admettent se coucher plus tard ou se lever plus tôt en période de départ.
Pour un long trajet, 71 % avouent finir leur préparatif tard le soir (81 % en Ile-de-France) et 66 % admettent partir de nuit.
Rappel des heures à risque :
Seulement 39 % des conducteurs respectent la pause toutes les 2 heures. Le temps de conduite sans pause est d’environ 2h49 et peut atteindre les 2h55 en région PACA.
Les idées reçus sur les « bonnes pratiques » sont encore trop courantes : 82 % des conducteurs pensent lutter contre la fatigue en discutant avec un autre passager et pour 1 conducteur sur 10 en téléphonant !
Un comportement très dangereux qui peut coûter la vie au conducteur, aux passagers et aux autres usagers de la route.
Si les Français sont conscients des dangers de la somnolence au volant (53 % la citent en tête des causes d’accidents mortels sur autoroute), ce risque n’est pas encore encré et ne suscite pas un réflexe de protection à l’égard des autres par rapport à l’alcool au volant.
Une étude récente a montré que la fatigue au volant était considérée aussi dangereuse que l’alcool au volant : 17 heures sans dormir équivalent à 0,5 g d’alcool dans le sang.
En cette période de vacances soyez prudent et n’oubliez pas que la fatigue au volant est un risque important.
Nous devons changer notre perception des dangers pour comprendre pourquoi certains comportements sont interdits sur la route.