Le Code de la Route a toujours été conçue pour les conducteurs. S’il interdit bien entendu toute attitude dangereuse pour les non-automobilistes, il n’est cependant pas spécifiquement conçu pour le bien-être des piétons ou des cyclistes. Un décret passé ce mois-ci, le 2 juillet 2015, vient bouleverser le texte en incluant de nombreuses mesures en faveur des acteurs les plus vulnérables de la route.
Des mesures pour le confort des vélos et la sécurité des piétons
L’espace public est à tout le monde, il faut savoir le partager en bonne intelligence. C’est ce que le décret semble vouloir rappeler à travers les mesures entrées en vigueur le 5 juillet dernier. Parmi elles, la généralisation des doubles sens cyclables dans les zones piétonnes, et dans toutes les allées où la vitesse est limitée à 30 kilomètres/heure ou moins. Il sera possible aux maires de faire une exception à cette nouvelle règle, mais il leur faudra alors indiquer cette dérogation par un panneau spécifique.
Il est désormais également permis de chevaucher une ligne continue pour dépasser un cycliste, à condition bien entendu que la visibilité permette de le faire sans danger. En revanche, en ville, il faut à présent compter avec les distances de sécurité obligatoires : un écart d’un mètre minimum est requis entre un cycliste et tout véhicule. Sachant qu’un cycliste représente lui-même un encombrement d’environ 1 mètre, il n’est possible d’opérer un dépassement que si la chaussée permet de prévoir une marge d’au moins 2 mètres.
Par ailleurs, les voitures doivent désormais respecter une distance de 5 mètres en amont du passage piéton pour se garer, afin de garantir une bonne visibilité au moment où les passants traversent.
Des perspectives d’avenir
Le Club des villes et territoires cyclables se réjouit de ce décret, comme l’atteste un communiqué récent dans lequel les représentants déclarent qu’il va “dans le sens attendu par les collectivités et les usagers de la rue d’une meilleure cohabitation des modes déplacement et des fonctions urbaines, à rebours du primat de l’automobile”.
Pourtant, des améliorations sont encore possibles. Le président du Club, Pierre Serne, rappelle que “80% des Français vivent dans des zones urbaines. Faire évoluer en profondeur notre mal-nommé Code de la Route vers un Code de la Rue, comme nous nous y étions engagés en France en avril 2006, ce n’est pas jouer sur les mots, c’est flécher une autre conception des espaces urbains dans toute leur diversité, et des services qu’ils rendent aux usagers.”