Quand on parle du code de la route, on pense la plupart du temps aux automobilistes et aux motards, et éventuellement aux conséquences de leur attitude sur les piétons. Mais il faut garder à l’esprit que les cyclistes, bien que n’étant pas motorisés, sont soumis aux mêmes règles de circulation que les conducteurs de voitures et de motos. Leur place sur la chaussée est parfois difficile à trouver, et la régulation du trafic est rarement pensée en fonction de ces usagers-ci.
Un antagonisme historique avec les feux de signalisation
Faire du vélo en ville, et particulièrement à Paris, est un exercice délicat, et il arrive que le cycliste soit obligé de s’arrêter très fréquemment aux différents feux rouges qui se dressent sur son passage. Pour l’individu tenu de pédaler, il est beaucoup plus difficile de s’arrêter et de redémarrer que pour un automobiliste installé au volant de sa voiture. Olivier Schneider, président de la FUB (Fédération des Usagers de la Bicyclette) déclare d’ailleurs : “Les cyclistes ont horreur de devoir produire un effort supplémentaire pour repartir. Alors certains grillent les feux”. Le respect du code de la route vaut également pour les deux roues non motorisés et la question de sanctions adaptées aux cyclistes a été posée.
Quelles sont les évolutions à prévoir ?
En 2010, le Centre d’études technique de l’équipement Nord-Picardie a réalisé une expérience dans la ville de Lille. Sur un axe d’un kilomètre et demi, les feux étaient initialement réglés pour une circulation moyenne d’environ 50 km/h. La configuration a été changée à plusieurs reprises, pour observer l’impact sur les usagers de cette portion de route.
Les résultats ont montré que lorsque les feux étaient réglés sur une vitesse moyenne de 20 km/h, les automobilistes étaient gênés, et les cyclistes peu aidés par rapport au calibrage de base. En revanche, avec un réglage basé sur une vitesse de 30 km/h, les vélos comme les voitures trouvaient un rythme satisfaisant.
Dans la capitale, la vitesse limite des voitures sera bientôt limitée à 30 km/h. Dans cette optique, la Mairie de Paris “envisage de synchroniser les feux sur le 30 km/h” comme l’indique Christophe Najdovski, adjoint en charge des transports et des déplacements.
Il existe d’autres solutions de régulation encore peu usitées, comme le feu de signalisation supplémentaire spécialement destiné aux cyclistes, ou encore le panneau indiquant que les vélos peuvent franchir le feu rouge si la voie est manifestement libre. Ces panneaux pourraient être amenés à proliférer dans les villes où les pistes cyclables se développent. La multiplication des Vélib incite également les mairies à adapter la signalisation.