Ce n’est pas souvent que l’on en entend parler et les informations à ce sujet se font rares, mais les personnes souffrant d’un handicap peuvent obtenir le permis de conduire autant que les autres et il existe même des auto-écoles qui proposent des solutions aux différentes situations de handicap. Quelles sont les particularités d’une formation spécialisée ? Les difficultés rencontrées par ces écoles sont-elles les mêmes que celles des auto-écoles classiques ?
Des formations adaptées grâce à des auto-écoles impliquées
Des troubles physiques ou autres facteurs sociaux peuvent empêcher un apprentissage habituel du code de la route et de la conduite. Ainsi, certaines associations et auto-écoles viennent en aide aux personnes rencontrant des difficultés, en leur proposant des cours de soutien individuels et des équipements spécifiques. Ces services sont mis à disposition des personnes souffrant de divers handicaps comme la dyslexie, les sourds et malentendants ou encore les personnes étrangères qui rencontrent une gêne avec la langue française.
Un accompagnement et des cours en langage des signes
Les particularités d’une auto-école qui dispense des cours en langue des signes sont d’ordre pédagogique. Si les questions du Code de la route sont généralement posées par écrit (ce qui ne pose pas de problème aux personnes sourdes ou malentendantes), un suivi plus personnalisé peut tout de même s’avérer nécessaire. Ainsi, grâce à un moniteur qui dispense les cours en langue des signes, les personnes suivant la formation peuvent mieux comprendre certaines subtilités et poser leurs questions. Elles ont en plus, accès à des vidéos en langues des signes sur Internet. En ce qui concerne l’apprentissage de la conduite, un moniteur communique entièrement en langue des signes et lors de l’examen il peut traduire succinctement les paroles de l’inspecteur.
Des horaires et des équipements ajustés
Les auto-écoles spécialisées qui reçoivent des personnes à mobilité réduite (pour passer le permis ou le régulariser après un accident), doivent disposer de salles pour les cours de Code avec des capacités suffisantes et disposant des aménagements nécessaires en matière d’accès. Aujourd’hui des solutions existent aussi grâce à Internet : des tests peuvent être réalisés en ligne et le moniteur à accès aux résultats et à la progression du candidat.
La loi n’impose pas plus d’heures de conduite pour les personnes handicapées mais elles en ont souvent besoin ainsi que d’un véhicule aménagé : des kits à cet effet existent (et sont à la charge de l’auto-école) mais les établissements peuvent aussi investir dans des véhicules équipés tout spécialement (boîte automatique, accélérateur pied gauche ou droit, petit volant, manette pour freiner), modulables pour chaque situation et adaptés à la plupart des handicaps. Si des adaptations très spécifiques sont nécessaires, le véhicule personnel de la personne est aménagé mais l’installation d’une double commande est alors obligatoire.
Être patient face aux difficultés rencontrées
L’une des principales difficultés est commune à celle rencontrée par les auto-écoles classiques : le manque de places pour l’examen. Le délai d’attente est de six mois. En revanche, ce qui complique la tâche c’est que les inspecteurs n’acceptent pas toujours que les traducteurs en langue des signes montent dans le véhicule lors de l’examen et les personnes sourdes et malentendantes ont donc plus de risques de rater leur examen. Ils doivent donc ensuite attendre encore six mois pour repasser l’examen… et donc engager des frais supplémentaires.
Les personnes souffrant de handicap moteur (limitant l’utilisation de leurs bras sou jambes) doivent quant à elle être particulièrement patientes, car des examens médicaux sont nécessaires pour évaluer leurs aptitudes à la conduite ; les rendez-vous sont nombreux et les délais longs.
Récemment, un nouvel établissement a été ouvert à Castres (dans les Midi-Pyrénées) par la gérante de l’auto-école Métro Ramonville, notamment dans le but d’obtenir des places d’examen supplémentaires. L’auto-école lancera bientôt un site dédié au Code en langue des signes, ce qui devrai quand même augmenter les chances de réussite des personnes sourdes et malentendantes inscrites ! Il y a donc de quoi redonner toutes leurs chances aux personnes sourdes et malentendantes et les résultats ne se font pas attendre : l’école enregistre une réussite au Code de 90 % des candidats et de 70 % à l’examen de conduite.
Alors que les personnes à mobilité réduite ou présentant un autre handicap ont souvent besoin de plus de temps, de frais et d’accompagnement avant d’obtenir le permis, pourquoi ne pas réfléchir à une possibilité de réduire les délais d’attente dans leurs cas particuliers ?