Des femmes saoudiennes ont relancé depuis quelques semaines une nouvelle campagne sur Internet pour braver l’interdiction qui leur est faite de conduire une voiture.
Le mouvement appelle les Saoudiennes à prendre le volant le 26 octobre prochain.
Déjà en juin 2011 une première tentative avait été lancée : une quarantaine de femmes avaient pris le volant en signe de manifestation. Cela s’était soldé par l’arrestation de plusieurs d’entre elles.
Aucune loi n’interdit aux femmes de conduire dans le royaume.
Rien dans la loi ne stipule que les femmes n’ont pas le droit de conduire. Par contre elles ne peuvent pas se présenter à l’examen du permis de conduire. Les femmes ayant un permis de conduire l’ont obtenu à l’étranger.
En septembre, un dignitaire religieux avait fait couler beaucoup d’encre dans la presse internationale, affirmant qu’une femme au volant prenait des risques pour sa santé et surtout pour celle de ses futurs enfants.
Le roi Abdallah a par ailleurs déclaré que « l’interdiction de prendre le volant ne trouve de justification que dans la tradition et les coutumes de la société saoudienne ».
Le mouvement a reçu le soutien de plus de 10 000 personnes qui ont signé une pétition en ligne appelant le gouvernement saoudien à lever cette interdiction. La campagne invite également les femmes à apprendre à conduire une voiture et à soutenir le mouvement en publiant des photos et des vidéos d’elles-mêmes derrière le volant.
Au-delà de la mobilisation malheureusement faible en raison du peu de conductrices, la journée d’action du 26 octobre permettra donc de faire le point sur la réelle volonté des autorités à supprimer cet archaïsme.
La manifestation est relayée sur les réseaux sociaux
#women2drive, #honkforsaudiwomen,
« Selon leur logique, une femme est incapable de conduire une voiture à 30 ans, mais peut très bien se marier et avoir des enfants à 12 ans ».
« Un pays ne pourra jamais évoluer si la moitié de sa population est incapable d’évoluer. Renforcez les droits des femmes ! »
« Tout comme les femmes des compagnons du prophète (Mohomet) se déplaçaient à dos de cheval et de chameau, il est de notre droit de conduire en utilisant les moyens de transport de notre ère moderne », poursuivent les militantes dans leur communiqué.
Le royaume, ultraconservateur, ouvrira t-il enfin ses routes aux femmes?