La marque allemande, connue dans le monde entier, vient de subir un coup dur : Volkswagen, qui s’était hissé il y a peu de temps en tête des ventes internationales de voitures, est désormais au coeur d’une sombre histoire de fraude aux tests antipollution, qui pourrait bien entacher son image durablement.
De 2009 à 2015, Volkswagen a délibérément placé dans ses véhicules diesel un logiciel conçu pour contourner les lois antipollution des Etats-Unis. Cette fraude a été reconnue par les responsables de l’entreprise, et a suscité une vague d’indignation dont Sigmar Gabriel, ministre allemand de l’Économie et de l’Énergie, s’est fait le porte-parole : “L’appellation ‘fabriqué en Allemagne’ est un gage mondial de qualité. Il faut donc éclaircir tout cela très rapidement.”
Une issue fatale pour Volkswagen ?
L’action du constructeur automobile allemand a considérablement souffert de cette affaire : en une journée, elle avait chuté de 17%, et en deux jours, elle était à 35 % de baisse. Volkswagen s’expose à une amende de 16 milliards d’euros, ce qui représente davantage que ses profits annuels moyens. Son chiffre d’affaires se situe aux alentours de 200 milliards d’euros.
Le plus problématique pour Volkswagen sera de parvenir à concilier ce scandale avec le slogan officiel de la marque : “place à la confiance”. Une garantie de transparence et de fiabilité à laquelle les utilisateurs risquent de ne plus accorder autant de crédit que par le passé.
Une remise en question des normes européennes
A la lumière de ces évènements, on peut se demander s’il n’y aurait pas des leçons à tirer en termes de normes européennes relatives à la pollution. François Cuenot, expert à l’ONG environnementale T&E (Transport & Environnement), reconnaît que les plafonds fixés par l’Europe sont de plus en plus sévères : “Tous les cinq ans, les valeurs limites des principaux polluants sont divisées par deux.”
Les normes Euro ont été mises en place, à l’origine, en 1991. Elles ont pour but de limiter les émissions de polluants atmosphériques des moteurs diesel et GPL. Elles prennent en compte le monoxyde de carbone (CO), les hydrocarbures (HC) et les oxydes d’azote (Nox). Mais ces normes ne concernent que les nouveaux véhicules, pas ceux qui ont été immatriculés avant 2000.
Beaucoup de constructeurs automobiles ont recours à de petits stratagèmes pour passer les tests anti-pollution, notamment en sur-gonflant les pneus ou en les choisissant particulièrement résistants au roulage. Mais la fraude dont Volkswagen s’est rendue coupable va bien au-delà de ces ruses qui restent dans les limites de la légalité.