Fer de lance de la ville de Paris, le plan anti-pollution préparé par Anne Hidalgo soulève de nombreuses questions et ne fait pas toujours l’unanimité, tout comme le retour de la vignette écologique. Afin d’être préparé aux changements, il faut les connaître en détail.
Les véhicules bannis
A compter de juillet 2015, tous les autocars et les poids lourds ayant plus de 14 ans seront interdits de circulation dans Paris intra-muros. A partir de juillet 2016, seront également interdits en semaine tous les véhicules de plus de 20 ans, particuliers comme professionnels ; on estime à 120 000 le nombre de voitures concernées par cette mesure-ci. Les deux-roues seront encore plus sévèrement contrôlées, puisqu’ils devront avoir moins de 16 ans.
Une fois arrivées en 2020, les véhicules pourront circuler en fonction de la note qui leur sera attribuée. Ceux qui pourront prétendre au label « cinq étoiles » et rouler ainsi sans difficultés seront les voitures immatriculées au plus tôt en janvier 2011, et les deux-roues datant d’après juillet 2015.
Les aides aux professionnels
Afin d’accompagner les professionnels qui s’inquiètent déjà de l’avenir de la circulation à Paris, la mairie a mis en place une enveloppe de 12 millions d’euros destinée à permettre aux TPE l’achat de véhicules propres (soit une voiture électrique, soit un véhicule fonctionnant au gaz naturel).
Les constructeurs automobiles, français comme étrangers, ont exprimé leur soutien à cette démarche. La CSIAM (Chambre Syndicale Internationale de l’Automobile et du Cycle) a même déclaré que le dispositif anti-pollution pourrait être étendu au-delà de Paris intra-muros. En revanche, le dirigeant du groupe automobile PSA, pour sa part, a estimé que les mesures de la mairie de Paris étaient l’expression d’une haine de l’automobile. Anne Hidalgo n’a pas manqué de réagir, en insistant sur le fait que « l’avenir de l’automobile repose sur les véhicules propres. »
La circulation alternée
En attendant que toutes les mesures soient mise en place, la circulation alternée reste une solution ponctuelle pour lutter contre la pollution. La ministre de la Santé Marisol Touraine s’est dite favorable à son application automatique en cas de pic de pollution.
Pour qu’elle puisse se faire dans de bonnes conditions, il faut que l’analyse de la qualité de l’air dispose des moyens adéquats, que les responsables de la capitale craignent de voir diminuer en même temps que le fonds alloué par le ministère de l’Écologie. La ministre Ségolène Royal vient d’annoncer que les subventions destinées à l’association Airparif, chargée d’évaluer la qualité de l’air en région parisienne, allaient être réduites de 15%. Denis Baupin, député écologiste, a réagi en déclarant dans un communiqué que « la multiplication des pics de pollution imposait que les pouvoirs publics confortent le thermomètre plutôt que de l’affaiblir ».