Les chiffres sont tombés : les radars ont rapporté moins d’argent en 2013 que les années précédentes, bien qu’il n’en ait jamais été déployé une telle quantité (4200 en tout).
C’est la première année de baisse depuis dix ans, mais les chiffres restent cependant supérieurs à ceux de 2011.
La nouvelle paraît bonne au premier abord : la sécurité routière ne peut que profiter d’un meilleur respect des législations.
Pourtant, le gouvernement a du souci à se faire financièrement : sur les 647 millions d’euros que les estimations annonçaient en contraventions, la recette finale n’aura été que de 579 millions d’euros. L’année précédente, pas moins de 620 millions d’euros avaient été récupérés grâce aux infractions commises sur la route.
Pourquoi moins d’argent les caisses?
La Cour des Comptes, dans son rapport annuel, avance plusieurs hypothèses pour expliquer cette baisse, qui ne serait pas forcément due à une diminution des infractions.
L’un des paramètres pourrait être l’arrivée d’un nouveau prestataire d’entretien des radars, qui a pris son service en mars 2013 et aurait eu des difficultés à s’adapter, notamment à réparer les radars défectueux (selon la Direction de la Sécurité et de la Circulation Routière – DSCR).
Une autre raison serait l’action des « bonnets rouges » qui n’ont pas seulement détruit des portiques écotaxes l’an dernier, mais également 130 radars ; d’autres vandalismes ont porté le nombre total de radars détruits à plus de 220.
Il est également à noter que le traitement automatisé des infractions a connu un dysfonctionnement, qui aurait empêché la concrétisation de près d’un quart des infractions initialement enregistrées.
Enfin, la multiplication des applications de téléphones mobiles destinées à avertir systématiquement de la présence de radars pourrait être un facteur aussi.
Il semble pourtant que la vitesse moyenne des véhicules ait globalement baissé, mais la Cour des Comptes estime que la présence des panneaux qui avertissent de la présence de certains radars empêche de considérer les chiffres comme fiables.
Qu’en est-il de la sécurité routière?
Le nombre de tués sur la route a baissé de 11% entre 2012 et 2013, et la vitesse moyenne constatée à proximité des radars a baissé de 7.5%. Mais en fin de compte, il ne sera possible de tirer de conclusions qu’à l’examen des chiffres de 2014, pour savoir si le comportement des automobilistes évolue réellement dans le bon sens.
Par ailleurs, si la limitation de vitesse sur route est abaissée de 90 à 80 km/h, le nombre d’infractions constatées pourrait bien augmenter de façon significative.