La mortalité routière frappe particulièrement les conducteurs les plus jeunes . Les méthodes employées jusqu’ici pour enrayer cette tendance ont généralement relevé de la prévention ou de la répression notamment avec les 22 nouvelles mesures pour améliorer la sécurité routière. Désormais, plusieurs associations se penchent avec le gouvernement sur la possibilité d’user de rétributions, pour encourager les conducteurs à observer une attitude plus sûre et plus respectueuse de la sécurité.
Des mesures innovantes
Emmanuel Barbe, délégué interministériel à la Sécurité Routière, révèle que statistiquement, “un conducteur novice a quatre fois plus de risques de mourir au volant”, et ajoute qu’on “n’en fera jamais assez pour responsabiliser les jeunes.”
- Ce qui explique sa décision de soutenir l’association Victimes et Citoyens dans une opération menée conjointement avec la Fondation Norauto : tout jeune conducteur qui peut justifier n’avoir pas eu d’accident ni perdu de points sur son permis au cours de sa première année de permis aura droit à une révision gratuite de sa voiture, et à un rabais de 10 % sur les achats qu’ils décideraient de faire.
Une campagne de communication controversée
Si certains mettent en doute, les bienfaits de la répression, d’autres au contraire sont hostiles à la “politique de la carotte”. Ainsi, Chantal Perrichon, présidente de la Ligue contre la violence routière, considère qu’il s’agit là d’une tentative d’infantilisation des automobilistes : “Donc les gens vont se dire ‘Je respecte les autres usagers de la route parce que comme ça, j’aurai une ristourne ou un lavage gratuit’, et pas ‘Je respecte les autres parce qu’ils sont tout aussi respectables que moi’ ?”
En revanche, Emmanuel Barbe estime non seulement que cette mesure est une bonne chose, mais il réfléchit par ailleurs à d’autres “politiques rétributives”, qui auraient par exemple pour but d’inciter les jeunes en permis probatoire à se rendre à des séances de rendez-vous pédagogiques, ou tout simplement à des stages de perfectionnement à la conduite.
Emmanuel Renard, membre de l’association Prévention Routière au sein de laquelle il est responsable de l’éducation et de la formation, le rejoint en déclarant que “face à une répression connotée négativement, les récompenses constituent un levier positif et valorisant.”
Quant à Jean-Pascal Assailly, psychologue à l’Ifsttar (Institut Français des Sciences et Technologies des Transports, de l’Aménagement et des Réseaux), il explique que dans tout apprentissage, la récompense génère de meilleurs résultats que la punition.
L’avenir donnera raison aux uns ou aux autres.