Des routes solaires pour la France
Les nouvelles routes vont devenir écologiques et connectées. Des routes couvertes de panneaux solaires pourraient bien constituer une alternative écologique viable pour le monde de demain. Il s’agit en tous cas d’une option suffisamment fonctionnelle pour que plusieurs gouvernements aient entamé des phases de tests extensives.
Ségolène Royal, a ainsi déclaré le 20 janvier dernier qu’elle souhaitait que mille kilomètres de routes solaires soient créées dans les cinq ans à venir.
Une technologie séduisante
Le principe de ces routes intelligentes est assez simple à comprendre : il s’agit de les couvrir de panneaux photovoltaïques, destinés à capter l’énergie solaire pour la convertir en électricité. Cependant, la mise en application s’avère particulièrement délicate.
Franck Barruel, chef de laboratoire des systèmes photovoltaïques de l’Institut National de l’Énergie Solaire (INES), explique qu’une “cellule photovoltaïque, c’est aussi fragile qu’une biscotte”.
Contacté pour mettre au point ces routes, Barruel a mis deux ans à trouver le procédé qui permettrait aux voitures de rouler sur des panneaux photovoltaïques sans les abîmer.
Il créé une structure en mille-feuilles, recouverte “d’un mélange de granulats de verre recyclé et de résine”, comme le révèle Christophe Lienard, directeur du développement et de l’innovation chez Colas, l’entreprise à l’origine de l’initiative.
Lienard ajoute que “la perte d’énergie due à ce revêtement est quasi-nulle”, ce qui a surpris même les initiateurs du projet. L’électricité générée par la route pourrait non seulement recharger les voitures électriques qui la parcourent, mais également alimenter le mobilier urbain.
Franck Barruel affirme qu’un seul kilomètre de route pourrait permettre d’éclairer une ville de 5 000 habitants.
L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie a confirmé qu’un tronçon de quatre mètres pouvait alimenter un foyer moyen en électricité (sans compter le chauffage).
Un planning précis pour les années à venir
Les premiers tests sont prévus dès le printemps 2016, et la société Colas (filiale de Bouygues) assure être en mesure de commencer la construction des routes par la suite.
Ségolène Royal, ministre de l’écologie qui misait sur les véhicules électriques, a suggéré de financer les infrastructures en taxant le gazole. Un juste retour des choses, qui permettrait ironiquement au pétrole de financer l’électrique.
Dès cette année, il serait possible de trouver par ce biais 200 à 300 millions d’euros. Mme Royal a commenté : “Compte tenu de la baisse du prix du pétrole, il est tout à fait normal que le gazole participe avec une taxe supplémentaire à l’abondement de l’AFITF (Agence de Financement des Infrastructures de Transport de France)”.
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