Sécurité routière : les 80km/h ont permis d’épargner 349 vies


Alors que la mise en place des 80 km/h sur les routes secondaires, il y a 20 mois, faisait grogner les automobilistes, la nouvelle Déléguée Interministérielle à la Sécurité Routière, Marie Gautier-Melleray, a annoncé lundi que la mesure aurait permis de sauver 349 vies et d’économiser « 700 millions d’euros par an ».

80 km/h sur les routes secondaires : un bilan positif

Le premier bilan officiel montre que la mesure des 80km/h est donc « efficiente », c’est ce qui ressort du premier discours de Marie Gautier-Melleray.

La nouvelle Déléguée Interministérielle à la Sécurité Routière a été rassurante concernant les résultats d’une mesure qui avait largement été contestée par une majorité d’automobiliste lors de son application le 1 juillet 2018. La remplaçante d’Emmanuel Barbe a même affirmé que « 349 vies ont été épargnées en 20 mois ».

Cela serait la conséquence d’une baisse de la vitesse de 3,3 km/h sur les routes concernées par la mesure. C’est en tout cas ce que confie le Centre d’Études et d’Expertises sur les Risques, l’Environnement, la Mobilité et l’Aménagement (Cerema) dans une étude demandée par le Gouvernement.

En effet, le centre d’étude dénombre la même quantité d’accidents corporels, mais la réduction de la vitesse semble avoir eu un impact sur leur gravité. Sur les 20 premiers mois de mise en application de la loi, le ratio du nombre de morts rapporté au nombre d’accidents sur les axes concernés aurait chuté de 10 %.

Le temps de trajet est allongé d’une seconde par kilomètre

Toujours selon cette même étude, le passage de 90 km/h à 80 km/h n’a pas fait perdre autant de temps que le pensaient les automobilistes. Là aussi, le Cerema tord le cou aux idées reçues des usagers de la route concernant cette mesure. Le temps de trajet serait ainsi allongé d’une seule seconde par kilomètre.

C’est 50 secondes pour un trajet régulier de 50 km, et 1 minute 40 de trajet supplémentaire par tranche de 100 km.

La baisse du nombre de blessés et de morts évités aurait également permis d’économiser 700 millions d’euros selon les experts du Cerema.

Un retour aux 90 km/h, est-ce judicieux ?

Un retour aux 90 km/h a plusieurs fois été évoqué depuis la mise en place de la mesure. Certains départements y sont même retournés de manière locale. La Déléguée Interministérielle à la Sécurité Routière affirme toutefois que sur 400 000 km de routes concernées par cette mesure, seulement 14 000 km sont repassées aux 90 km/h.

Elle révèle par ailleurs que si seulement 30 % des Français étaient favorables à cette mesure en 2018, ils sont aujourd’hui 48 % à la soutenir.

Malgré les effets positifs de la mesure, « 58 % des Français ont continué de rouler au-dessus de 80 km/h » selon Marie Gautier-Melleray.

Les chiffres donnés par l’étude du Cerema confirment l’efficience de la mesure des 80 km/h. La réduction de la vitesse, si elle semble être de plus en plus respectée par les automobilistes, n’en est pas moins saluée par les différentes organisations routières, telles que la Ligue contre la Violence routière, dont la Présidente avait apprécié la ténacité d’Edouard Philippe pour mettre en place la mesure.

Elle a récemment déclaré : « quelle belle sortie pour un homme politique de pouvoir se dire : j’ai sauvé 349 vies. Tout ce qui avait été annoncé par les experts est au rendez-vous : des vies sauvées et des centaines de millions d’euros économisés ».

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De Camille | 24/07/2020