Suite à l’affaire Volkswagen, Bruxelles revoit les normes antipollution


Le récent scandale Volkswagen, qui mettait en lumière une série de faux rapports antipollution, a provoqué une vague d’indignation qui ne pouvait pas rester sans conséquence. Le Diesel fait donc l’objet de nouvelles mesures, qui ne font cependant pas l’unanimité.

Des normes européennes renforcées

Une décision de l’Union Européenne, prise à Bruxelles en octobre dernier, a définitivement acté un mouvement en direction d’un encadrement plus précis des normes antipollution. Le test qui sera imposé aux nouveaux véhicules à moteur Diesel mis en circulation sera fait en conditions réelles de circulation.

Le but affiché : casser les cycles de contrôle actuels, qui ont perdu de leur efficacité à mesure que les constructeurs ont adapté leurs modèles aux conditions des tests. Le seuil actuel de pollution pour les émissions d’oxyde d’azote (NOx), qui est fixé à 80 mg/km, est souvent dépassé sans que cela soit détecté au cours des contrôles. Ces “arrangements”, possibles lorsque les tests sont réalisés en laboratoire, ne le seront plus lorsqu’ils seront pratiqués en conditions réelles.

Elzbieta Bienkowska, en charge du dossier, se félicite de l’adoption de ces mesures : “L’UE est la première et seule région dans le monde à mettre au point ces méthodes d’essai robustes. Et ce n’est pas la fin de l’histoire. Nous allons compléter cette étape importante avec une révision du règlement-cadre relatif à l’homologation à la surveillance des véhicules à moteur du marché.”

Un planning à partir de 2017, questionné par Ségolène Royal

Les tests, qui seront menés à partir de janvier 2016, deviendront obligatoires dès septembre 2017. Toutefois, les fabricants automobiles bénéficieront d’une tolérance jusqu’à cette date, de 110 % au-dessus du seuil de pollution acceptable, puis d’une tolérance plus réduite, de 50 %, jusqu’en janvier 2020. Ce qui signifie que des véhicules Diesel “trop polluants” pourront être mis en circulation jusqu’en 2020.

Cet apparent laxisme de la Commission Européenne est vivement pointé du doigt par la ministre française de l’Écologie Ségolène Royal, qui exige une “clarification” de ce projet qui ne lui parait “pas satisfaisant”. S’exprimant sur RTL, elle a déclaré que cette décision européenne n’aurait pas dû être prise par un comité technique, mais par des responsables politiques.

Les réserves de la Ministre sont largement partagées par les ONG écologiques et les Verts européens, qui auraient aimé que la décision de l’Europe soit moins lourdement influencée par les lobbies automobile.

 

Ces questions sont plus que jamais au cœur de l’actualité, à moins d’un mois de la conférence internationale sur le climat qui se tiendra à Paris.

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De Camille | 05/11/2015