Il n’est pas d’idée qui reste inexplorée pour lutter contre la pollution en France, et en particulier dans la capitale. Depuis le 31 août dernier, c’est à un type précis de véhicule que s’attaque un nouvel arrêté issu de la loi énergétique : les véhicules de transports dotés d’une immatriculation antérieure au 1er octobre 2001 sont désormais interdits de circulation dans les rues de Paris.
Les modalités
Les véhicules concernés pourront encore circuler entre 20 heures et 8 heures du matin, lorsque la circulation dans Paris est sensiblement réduite. Tout contrevenant, identifié lors d’un des contrôles de police mis en place à cet effet, sera passible à la fois d’une amende de 35 euros, et d’un envoi de leur véhicule à la fourrière.
Ainsi, place de la Nation mardi 2 septembre dernier, une vingtaine de policiers étaient déployés pour arrêter les véhicules suspects et contrôler leurs papiers d’immatriculation.
Christopher Najdowski, adjoint écologiste aux transports à la mairie, affirme que “la circulation automobile génère 66 % des particules fines qui dégradent l’air des Parisiens.”
Une mesure à l’impact modéré
Faut-il imaginer que la capitale française soit vidée en quelques semaines de tous ses autocars, camion et gros véhicules ? Pas vraiment, si l’on en croit les chiffres : les autocars concernés ne représentent que 7 % de l’ensemble du parc francilien.
Ingrid Mareschal, secrétaire générale de la Fédération Nationale des Transports de Voyageurs (FNTV), indique d’ailleurs que “globalement, nos entreprises ont des véhicules plutôt récents. Tous ont été obligés de s’adapter aux nouvelles normes d’accessibilité et en matière de sécurité, et leurs véhicules sont donc très entretenus.”
Elisabeth Charrier, déléguée régionale de la Fédération des Transporteurs Routiers d’Ile-de-France (FNTR) ajoute : “Les camions sont notre outil de travail et de production, ils sont donc renouvelés très régulièrement”.
La mesure, mise en place par la préfecture de police et la Ville de Paris, apparaît donc comme un outil de communication davantage que comme un moyen radical d’endiguer la pollution. En effet, la Ville doit montrer que des avancées sont faites en direction de la fameuse Zone de Circulation Restreinte (ZCR) promise pour 2020. Il s’agit d’une éradication de tous les véhicules diesel, qu’il s’agisse de cars, de camions, de voitures ou de deux-roues.
Selon Ingrid Mareschal, “aujourd’hui, aucun car ne roule à l’électrique, ça n’existe pas encore”. La Ville de Paris opère donc des compromis, ainsi qu’avec les TPE qui n’ont pas les moyens de renouveler leur parc automobile aussi souvent que les grandes entreprises.