On en parle depuis désormais plusieurs années de la voiture autonome, mais son entrée dans le circuit du grand public semble toujours conditionnée à une batterie de tests interminable. Pourtant, la voiture autonome pourrait bien devenir enfin accessible aux conducteurs, car la Convention de Vienne a récemment été amendée afin d’autoriser officiellement que ce type de véhicule arpente les routes.
Une reconnaissance officielle
La Convention de Vienne est chargée de réglementer la circulation routière au niveau international (essentiellement en Europe) depuis 1968. Elle couvre 73 pays en tout, non seulement en Europe mais aussi en Amérique du Sud, en Afrique et au Moyen-Orient. C’est pourquoi l’annonce le 23 mars dernier, par la commission des affaires économiques de l’ONU (UNECE), d’une révision de cette Convention a fait l’effet d’une bombe.
L’amendement réalisé sur l’article 8 consiste à autoriser les systèmes de conduite automatisée du type de ceux employés par les voitures autonomes comme la Google Car.
Cependant, le texte révisé précise que de tels véhicules ne seront autorisés qu’à “condition qu’ils soient conformes aux règlements des Nations Unies sur les véhicules ou qu’ils puissent être contrôlés voire désactivés par le conducteur.”
Une technologie déjà au point
Une précision sans doute superflue, car comme le note Yves Van de Straeten, secrétaire général de l’OICA (Organisation Internationale des Constructeurs Automobiles), “on donne aujourd’hui une reconnaissance légale à des technologies qui se sont de fait développées très rapidement ces dernières années.”
Les industriels doivent donc unir leur force afin que les voitures autonomes soit compatibles entre elles.
En effet, les techniques de respect automatique des distances de sécurité, de freinage d’urgence, de navigation au sein des embouteillages, d’aide au stationnement et même de désactivation des systèmes en cas de nécessité sont déjà en place sur la plupart des modèles actuellement livrés par les constructeurs de voitures autonomes.
Ces véhicules sont désormais tous en mesure d’être conduits sans intervention du pilote.
Malgré cette avancée théorique, il faut tout de même se souvenir qu’il existe quelques obstacles juridiques à la mise en circulation des voitures autonomes. La question sur la responsabilité du conducteur peut se poser en cas d’accident, c’est pourquoi il est indispensable de mettre en place un système d’assurance compatible avec la voiture autonome. Il se pourrait donc qu’on attende encore quelques années avant de pouvoir acheter et utiliser une voiture sans conducteur en Europe.
Toutefois, il est prévu d’adopter une harmonisation des règlements d’ici 2017, afin de permettre aux constructeurs d’être en adéquation avec les normes et les règles.
Aux Etats-Unis, néanmoins, les choses pourraient être plus rapides, car le pays n’est pas soumis aux mêmes obligations règlementaires.